Workshop « Repenser le soutien entrepreneurial » : Être ou ne pas être accompagné·e ? Les nouvelles frontières du soutien entrepreneurial

Présentation du workshop
Dans un contexte marqué par des tensions croissantes entre injonction à l’autonomie et multiplication des dispositifs d’aide, ce workshop accorde une place centrale aux approches critiques du soutien entrepreneurial. L’objectif est de mieux comprendre ce que signifie aujourd’hui « être accompagné·e » ou « choisir de ne pas l’être », sous l’angle des transformations majeures qui affectent les profils, les pratiques, et les écosystèmes d’accompagnement. Trois principaux facteurs expliquent cette évolution.
Le premier facteur tient à l’évolution des profils et des comportements des porteurs de projets. À la diversité croissante des parcours s’ajoutent de nouvelles pratiques. De plus en plus autonomes dans la construction de leur capital humain, les porteurs de projets s’appuient sur les réseaux sociaux, les ressources en ligne et leur entourage. Les structures d’accompagnement sont ainsi confrontées à des personnes acculturées, plus exigeantes, qui attendent un soutien ciblé, en phase avec la spécificité de leur projet. Une partie de ces entrepreneurs porte également une attention particulière à l’impact sociétal et environnemental de leur activité.
Le deuxième facteur est la transformation digitale, amplifiée par l’essor de l’intelligence artificielle générative. Le passage au numérique, bien qu’il facilite l’élargissement des dispositifs et l’entrée de nouveaux acteurs, interroge aussi la qualité des interactions et des dynamiques collectives qu’il génère (Becker et al., 2024). Cette transformation redessine les compétences attendues des accompagnateurs et favorise l’entrée de nouveaux acteurs dotés d’offres hybrides et dématérialisées.
Le troisième facteur concerne le financement public, qui demeure central dans de nombreux écosystèmes d’accompagnement. Dans un contexte de forte réduction de la dépense publique, les structures sont incitées à repenser leur modèle économique et à revisiter leur légitimité, tant vis-à-vis des pouvoirs publics que des entrepreneurs. Cette légitimité mérite d’ailleurs d’être envisagée sous un angle écosystémique (Banc et Messeghem, 2025) : comment les structures se connectent-elles aux autres sous-écosystèmes entrepreneuriaux (Cloutier et Messeghem, 2022) ? Comment contribuent-elles à l’orchestration (Harima et al., 2024) et à la gouvernance des écosystèmes (Nave et al., 2024) ? Quelle est leur capacité à inclure les diversités (Neumeyer et al., 2019) ?